par Kate Holton
Le Premier ministre britannique Keir Starmer recevra lundi à Londres les dirigeants de l'UE afin de discuter d'un nouvel accord de défense avec le bloc et d'améliorer les liens commerciaux post-Brexit.
Keir Starmer, qui a dit vouloir "réinitialiser" ses relations avec le bloc communautaire, fera valoir que le monde a changé depuis que la Grande-Bretagne a quitté l'UE en 2020, et qu'un pacte de défense et de sécurité permettrait aux entreprises britanniques du secteur de participer à un programme de 150 milliards d'euros visant au réarmement de l'Europe.
Ce sommet intervient alors que les positions adoptées par le président américain Donald Trump depuis sa prise de fonction le 20 janvier ont rebattu les cartes en matière de relations commerciales, de défense et de sécurité.
La Grande-Bretagne a conclu un accord commercial avec l'Inde plus tôt dans le mois et a obtenu un répit des Etats-Unis en matière de droits de douane.
L'UE a également redoublé d'efforts pour conclure des accords avec des pays comme l'Inde et pour renforcer ses relations avec ses partenaires, dont le Canada, l'Australie, le Japon et Singapour.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, sont attendus dans la capitale britannique lundi matin.
MARGE DE MANOEUVRE LIMITÉE
La Grande-Bretagne espère que ce sommet permettra de réduire considérablement les contrôles aux frontières et les formalités administratives qui ralentissent les exportations de denrées alimentaires et de produits agricoles en provenance tant du Royaume-Uni que de l'UE.
Londres devrait en contrepartie accepter un programme limité de mobilité des jeunes et pourrait rejoindre le programme Erasmus+. La France souhaite également conclure un accord sur les droits de pêche, un dossier politiquement sensible.
Keir Starmer a exclu tout retour au marché unique de l'UE, à son union douanière ou aux accords de libre circulation. Il a toutefois tenté de négocier un meilleur accès au marché européen dans certains secteurs.
Pour parvenir à un accord sur les produits alimentaires, Londres devrait accepter que Bruxelles supervise les normes. Keir Starmer devrait toutefois faire valoir que cela permettra de faire baisser les prix des denrées alimentaire et de soutenir la croissance économique.
Keir Starmer doit néanmoins faire face à l'opposition des Conservateurs et de Nigel Farage, ancienne figure de proue des partisans du Brexit et chef de file du parti Reform UK, qui ont fait référence à la rencontre de lundi comme au "sommet de la reddition".
Nigel Farage est en tête des enquêtes d'opinion, ce qui laisse peu de marge de manoeuvre à Keir Starmer, alors que - bien qu'ils regrettent désormais l'issue du vote de 2016 - de nombreux britanniques ne souhaitent pas revenir dans le bloc.
(version française Camille Raynaud)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer